Alors que j'étais en train d'écrire "un homme dont le dessein..." sur l'écran de mon smartphone, celui-ci par le truchement de son correcteur bien plus "Smart" qu'il n'y paraît et prenant des libertés excessives avec la langue française, m'impose la correction suivante: "une gomme dont le dessein..."
J'effaçais rapidement le mot gomme pour revenir au mot homme, tout en me disant que je venais d'assister à parfait exercice d'ironie du sort...
Le destin d'un homme n'est-il pas d'assister, mine de rien, à l'effacement de sa propre mémoire, après des années à gribouiller une vie charbonneuse pour beaucoup et colorée pour les plus chanceux ou les plus intrépides?
J'ai passé mon existence à éviter de m'emmêler les crayons dans mes choix délibérés entre liberté individuelle et attachement personnel. J'ai créé à dessein , passant mes nuits à en caresser, une vie aussi légère et trépidante qu'une bande dessinée.
Toujours à fond dans mes aventures entrepreneuriales, je n'ai cessé non plus de mettre la gomme dans ma vie personnelle, multipliant les expériences au risque de devoir compter plus de ratures que de raison...
J'arrive à un âge où le nombre de pages noircies est plus imposant que les quelques feuillets, par nature, invisibles et pas numérotés que compte ce carnet de vie relié par un espoir en spirale.
Mais je continue néanmoins, d'esquisser des rêves et des projets sans relâche, coinçant parfois la bulle, quand le rythme insoutenable du récit fatigue autant le lecteur que le personnage principal.
Je rêve souvent de m'étendre, posant mon plume évidé et jetant l'encre vers des destinations exotique, sur une page blanche.
Ma vie est un carton à destin que je trimballe partout comme un artiste cherchant chef d'œuvre, comme un ambassadeur du plus bel art: celui de vivre!
Envoyé depuis mon @phone:-)
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