La devise de la Comédie Française est sans doute la plus jolie ligne de conduite que l’on puisse adopter pour, au delà de faire théâtre et divertir autrui, mener le navire de sa vie sur les flots parfois tumultueux de l’existence.
Par delà la noble et artistique vocation de cet établissement fondé en 1680 par Louis XIV, la devise de la Comédie Française s’illustre parfaitement à toute la comédie humaine, à notre vie en société et constitue le plus bel acte de foi pour un être humain, honnête homme et idéaliste, qui veut faire de sa vie une œuvre.
Simul et singulis
« Etre ensemble et être soi-même » !
A bien y réfléchir, elle s’adapte parfaitement à la manière de se conduire en société mais aussi en amitié et en amour.Elle est pour moi, qui est empreint de liberté et farouche défenseur d’un individualisme éclairé, l’une des plus belles phrases que l’on peut dire à un jeune enfant, pour lui montrer le chemin et lui fixer une philosophie de vie.
Cette devise est aussi puissante lorsqu’on y pense et quand on s’y penche que la devise de la Suisse, universellement connue mais si souvent galvaudée par des actes contraires : « Un pour tous et tous pour un ! ». Si seulement, chaque citoyen du monde adoptait ce type de comportement, le monde serait moins divisé et les devises ne seraient pas qu’une expression prosaïquement monétaire !
Quand on y regarde de plus prés et que l’on se pose sur les devises de certains pays, d’organisation ou de confrérie, on prend conscience de l’importance d’une telle démarche et de la nécessité pour chacun de se choisir une devise.
« Quelle est votre devise ? » devrait être la première question, la plus essentielle que l’on devrait poser à un premier venu aussi bien qu’on serait en droit de la demander à celui qui se retrouve à la barre d’un tribunal, en situation d’être juger pour des actes qu’on lui reproche.
Comment peut-on juger un homme si on ignore le cap qu’il s’était donné pour parvenir à ses fins et pour apprendre à vivre ?
« L’union fait la force », nous apprend la Belgique. Quand les Néerlandais nous affirment avec la voix commune de tout un peuple : « Je maintiendrai »…
Il faut souligner que les Belges ont certainement du influencer les jeunes penseurs et démocrates américains lorsqu’ils fondèrent leur nation conquise à la barbe et à la plume des tribus indiennes. Car contrairement à ce que l’on croit, la véritable devise des Etats-Unis d’Amérique n’est pas « In God We Trust » qui figure sur chaque billet de banque ; le mot devise prenant en ce cas tout son sens.
L’inscription qui figure sur l’écusson des américains est « E pluribus unum » qui se traduit par « De plusieurs un seul ».
Nous ne sommes donc pas très loin de l’union fait la force, même si dans ses jeunes années, ce pays a démontré que c’est la force qui fait l’Union !
Les devises sont souvent guerrières et retracent l’histoire d’un pays et ses projets d’avenir.
Le Brésil, curieusement qualifié de pays émergent et à l’honneur ces temps-ci en tant que puissance invitante de la Coupe du Monde de Football, s’est doté d’une devise pour le moins spartiate : Ordem e Progresso. (Ordre et Progrès). A voir les manifestations et les mouvements sociaux qui ont enflammé ce grand pays récemment, montrant un peuple qui se rebelle contre la gabegie de l’Etat, la corruption endémique et les dépenses pharaoniques pour organiser la Coupe du monde alors qu’une grande partie de sa population survit sous le seuil de pauvreté, on se dit qu’il y a encore un sacré bout de chemin entre la devise et le résultat, entre la philosophie des pères fondateurs d’une nation et le bonheur de sa population…
Dans un autre registre, quand on voit que la devise de la grande Maison d’Autriche était « Austria est imperare orbi universi » qui peut être traduit littéralement par « Il appartient à l'Autriche de commander à l'univers », on comprend mieux qu’un petit autrichien à la mèche et aux chemises brunes, au caractère pour le moins irascible ait endossé cette mission en la suivant au pied de la lettre avec un succès certain durant quelques trop longues années de guerre. La devise des Nazis n’était-elle pas : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer. » ce qui donne
« Un Peuple, un Empire, un Guide » !
Si le peuple allemand avait adopté le Michelin comme guide de référence plutôt qu’Hitler, sa situation n’aurait sans doute pas autant empirée en 1945 et ils auraient aujourd’hui des étoiles plein les yeux !
J’aime bien la devise latine des espagnols : « Plus ultra » que l’on traduit d’ordinaire par « Toujours plus au delà ». On dirait un plagiat du célèbre philosophe américain Buzz l’Eclair, qui s’est surtout illustré dans Toy Story (en plusieurs opus) et qui brocardait à la face du monde son tonitruant : « Vers l’infini, et au delà !... ».
Malheureusement, la devise nationale n’a guère porté chance aux valeureux espagnols qui sont rentrés à la maison bien avant d’atteindre l’au delà, éliminés dès le premier tour de la coupe du monde, alors qu’ils étaient les champions du Monde de la précédente édition.
Cela tendrait à prouver que le proverbe : « On ne peut être et avoir été. » mériterait de devenir la nouvelle devise de l’Espagne, qui l’a déjà éprouvé dans le domaine économique, politique et diplomatique. Le football devenant la quatrième roue de cet attelage nostalgique et de ce pays à la devise, pour le moins, olé olé…
Enfin, pour parachever ce petit tour des devises et des actes de foi patriotiques, je ne peux m’empêcher de citer le magnifique « Fluctuat nec mergitur » de la ville de Paris qui signifie comme tout bon parisien le sait : « Il flotte mais ne sombre pas. ». C’est à ce moment là que nous devons avoir une pensée émue pour la famille Tiberi qui a fait sienne cette ligne de conduite magistrale, incitant d’ailleurs la famille Balkany de Levallois à l’imiter et l’apposer sur les étendard levalloisiens flottants aux vents du détournement de fonds et d’une corruption décennale.
D’ici à penser que Jean-François Copé se rêve en futur Maire de Paris, il n’y a qu’un pas qui relève, à ce jour, du pari pour le moins sportif.
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