Il y a des jours comme ça. On a l’impression que le monde fou le camp. Que les hommes marchent sur la tête et que l’humanité est composée majoritairement de grands enfants irresponsables ou d’adolescents attardés qui préfèrent le vandalisme à l’échelle planétaire et le saccage du bien public… en l’occurrence notre petite et bien innocente planète bleue.
Alors aujourd’hui est un jour de coup de gueule !
J’imagine être consterné et abasourdi comme beaucoup de gens responsables par l’inanité et le côté pathétique des résultats de la Conférence de Copenhague qui s’est tenue en décembre dernier sur les mesures à prendre d’urgence et collectivement pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour ceux qui ne sont ni abasourdis ni révoltés, qu’ils cessent ici même leur lecture, et qu’ils cliquent sur le lien suivant afin d’entrer dans un monde ouaté et confortable : Le monde parfait…
Pour les autres, ceux qui ne peuvent faire taire le petit Che Guevarra qui sommeille au fond d’eux et qui continuent, comme moi, de cracher sur leur téléviseur à l’heure du JT (Raison pour laquelle Coluche avait judicieusement suggéré d’équiper les téléviseurs avec des essuie-glaces… plutôt que de les connecter à l’Internet ;-)… Bref, pour tous les autres, voilà une nouvelle qui risque une nouvelle fois de vous prouver combien « nos » gouvernants et autres soi-disant responsables planétaires, technocrates de tous poils sont consternants et coupables de forfaiture…
Du 13 au 25 mars
2010 s’est tenu la Conférence (la quinzième ;-)) de la CITES à Doha au
Qatar. La Cites, pour les sourds et les malentendants, voire pour ceux qui
auraient manqué le lien suggéré ci-dessus, est « la Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction ».
Le job de ces gens bien payés (souvent par des lobbies qui viennent compléter avantageusement leur solde de fonctionnaires internationaux basés en Suisse) et extrêmement sensibles à la protection des espèces menacées (c’est sur leur site web !) est donc de tout faire pour que la cupidité, l’irresponsabilité et l’autisme des hommes ne viennent pas détruire l’espoir de voir nos enfants reconnaître un jour un requin, un éléphant, un lion, un poisson…
Bref, de faire en
sorte qu’il reste encore quelques espèces à contempler, si possible en vrai ou
à la télé plutôt que dans des zoos ;-) Ce sont les amis des
animaux…Normalement. (Bon, ça c’était ma définition. Mais comme je me dois
d’être honnête avec les quelques lecteurs survivants de ce blog, voici
l’auto-définition de la CITES : « Elle a pour but de veiller à ce que
le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne
menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. »)
On peut dormir tranquille ! Les gorilles, pandas et thons rouges sont sérieusement protégés du pire des prédateurs : l’homme !... Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Et bien voilà en substance les résultats de Doha, et du vote de…175 pays !!!
« La non-interdiction du commerce international du thon rouge reste la décision la plus commentée et peut-être la plus discutable. Après des mois de discussions autour du sort du poisson, c’est finalement le Japon qui sort vainqueur des négociations. Consommateur de 80% des stocks de thon rouge, le pays s’est toujours dit farouchement opposé à l’interdiction de son commerce. » (source Nouvel Obs)
Manger des Sushis n’est pas pêcher… Saigneur ! Je ne vois pas de quoi on s’offusque… Si vous pensiez que la CITES allait faire marcher les Japonais à la baguette en les obligeant à revenir à une pêche raisonnée et à reléguer leurs bateaux-usines dans les ports du Japon dans l’attente d’un prochain Tsunami ! Et bien vous l’avez comme moi, où je pense… Les bâtons de Surimi ont encore de beaux jours devant eux, et c’est finalement nos enfants qui finiront par rire Jaune.
Mais ce n’est pas fini ! Nous n’en sommes, si je puis m’exprimer ainsi qu’aux Hors d’œuvre… Et la CITES est capable de Chef d’œuvre en terme de non-assistance à espèces en danger.
Je continue.
Enfin, s’il n’y a plus personne, merci de me prévenir et d’éteindre l’ordinateur en sortant… !
« Peu de temps avant, les membres de la Cites rejetaient la proposition des Etats-Unis d’interdire le commerce des ours polaires (en particulier de leur peau). Motif invoqué : l’espèce est davantage menacée par le changement climatique qui détruit son habitat que par la chasse ! »
Comment expliquer à mon fils de 11 ans, que son père est désormais autorisé par la CITES et ses experts mondiaux à prendre les 2 ours blancs en peluche qu’il a dans sa chambre depuis l’âge de 4 ans (une maman et son bébé ourson) et à les éventrer, à les « dépelucher » brutalement, et à vendre leur peau en acrylique à un magasin de jouets pour qu’ils en fassent une paire de chaussons pour chérubin occidental.
Bon, il va falloir que je le prépare psychologiquement (et logiquement) à un tel oursonicide. Bien sûr, l’argument de la CITES va m’être très précieux. Celui permettant de lui expliquer que ces deux malheureux ours tant aimés ne bougent déjà plus depuis longtemps, sans doute parce qu’ils sont morts de chaud, assis sur le radiateur de sa chambre et par conséquent, victimes précoces et invisibles du réchauffement climatique !!
Il va me falloir des talents dignes de Sean Penn pour le convaincre. A onze ans, les bambins ont une conscience écologique sérieusement affûtée et la naïveté en érosion aussi accélérée que la calotte glaciaire.
Il risque de me demander si c’est aussi la CITES qui protège les mamans acryliques et les bébés polyamides sur la banquise. Pas con à 11 ans !
Bon, ça c’était le plat de résistance. Et en terme de résistance, vous avouerez qu’il a pas mal de pain sur la planche…
« Troisième victime de la conférence: les coraux. Les Etats-Unis et l’Union européenne voulaient réglementer le commerce de 31 espèces de coraux des grands fonds, très convoités par les bijoutiers. La proposition d'imposer aux exportateurs et aux importateurs des contrôles sur les conditions d’exploitation de ces colonies d’animaux a été rejetée par une majorité de pays. »
ça vous plait ? Vous en voulez encore… Allez !!! Vous ne serez pas obligé de tout finir… Encore une lichette.
« Les défenseurs des espèces marines pensaient tenir une première victoire avec l’inscription du requin taupe à l’annexe II de la Cites, qui permet de règlementer son commerce. Mais quelques jours plus tard, sous la pression du Japon, la décision est revotée et…rejetée. Au final, aucune espèce marine ne sera protégée par la Cites, puisque les demandes concernant trois autres espèces de requins ont été retoquées. »
Bon, qu’est-ce que vous prendrez comme désert ? Un Doha et un café ?
Mouhai… Parfois, on n’a plus guère le cœur à sourire et même l’ironie la plus mordante devient une frêle cloison qui parvient à peine à édulcorer les cris de tous ces animaux qui ont pourtant… tant à nous apprendre.
Je cite un communiqué des Robins des Bois (Robins des Mers en la circonstance !) : «la CITES devient progressivement une convention de protection du commerce. La mer est considérée par la communauté internationale comme un réservoir pour manger […], mais lorsqu’il s’agit de la protéger, c’est presque le désert, comme autour de Doha».
Quant à l’organisation internationale Oceana, qui lutte pour la protection des océans de souligner cette farce absurde de la CITES en concluant «Cette convention est une tragédie pour les océans»
Et bien en conclusion, et pour rebondir sur cette véritable tragédie, mon esprit s’évade et se met à devenir admiratif face à l’énergie, la volonté, la solidarité et l’esprit d’initiative dont sont parfois capables les hommes pour sauver des espèces en danger, dont la disparition ou les extrêmes difficultés de subsistance seraient une menace pour le reste de toute la communauté, risquant de menacer rapidement l’équilibre d’un écosystème fragile, et à terme – allez savoir – l’harmonie planétaire. Vous l’aurez compris, je parle de la protection et de la survie des… Grecs !
Leur gouvernement
a été tellement irresponsable durant les mois de crise qui viennent de
s’écouler, dénué de bon sens et de toute notion de gestion économique qu’un bon
père de famille comprendrait aisément, qu’il faut maintenant les mettre en
service de réanimation intensif et convoquer à leur chevet l’ensemble des chefs
d’Etat européens, avec la menace d’appeler à la rescousse le bon Docteur FMI….
Bon, après m’être renseigné abondamment, ils ont des chances de s’en sortir…
Mais chuuuut !!! évitons les fuites et faisons en sorte que leurs
difficultés n’arrivent surtout pas aux oreilles des experts de la CITES….
Mais dites-moi, n’est-ce pas les Grecs qui ont inventé la Tragédie ?!... Quelle ironie. Et bien, moi je dis que les ours, les coraux, les thons rouges, les requins, les taupes et les marteaux (je parle des requins ! Pas de ceux que l’ont trouve chez Casto ! Pffff), les bébé acryliques et autres babars en peluche, ils n’ont qu’à prendre tout cela avec beaucoup de philosophie et à relire Platon, Aristote, Epicure, Socrate, Georges Moustaki et Nana Mouskouri… Et si ça ne leur plait pas, qu’il aille se faire voir chez les Grecs, sans passer – de grâce !- par la case CITES…
Bon,
allez ! moi je vais aller
déjeuner. Alors vous avez compris, hein ! Pas de sushi au Thon rouge à
midi ! A la rigueur un maki à la crevette à condition qu’elle soit
défendue par un bout d’avocat. Bon ! OK, pour un californien au concombre.
(mais comment font les Japonais pour rentrer un concombre dans un
californien ?).
C’est promis.
Prochaine fois, j’écris un article sur la défense des mini concombres ! Et
pour mes amis Grecs , un autre sur la défonce du Californien ;-))
Bon appétit et n’oubliez pas de parler de la CITES autour de vous ;-))
Ceux qui préfèrent une bonne Moussaka pour le déjeuner, c’est parfait et bon pour la relance de l’économie européenne. Pensez-y… en demandant l’addition !
PS : vous
pouvez dire à ceux qui étaient parti chez Disney de revenir par ici. Ça s’est
calmé. Le Serial Killer d’ours en peluche est parti déjeuner ;-)
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