Bon vivant et... Bowmore !
Ce soir je penche pour cet épitaphe alcoolique qui naît sous ma plume de pie et je bois à ma santé;-)
"Tous les jours vont à la mort et le dernier y arrive" écrivit Montaigne.
Dyslexique volontaire, joueur de mots dans le tripot de la vie, j'ai passé finalement l'essentiel de mes jours à aller à l'Amor. Trinquant sempiternellement à l'amitié, aux rencontres fortuites et aux aventures sans lendemain, j'ai conçu ma vie en totale liberté, avec obstination pour ce désir de vivre debout, n'apprenant à courber l'échine que pour aimer, respectant tous ceux que j'ai croisés et qui me façonnèrent, à leur manière (avec leurs magnifiques qualités et leurs insupportables défauts - curieusement, les mêmes que les miens), les yeux perdus dans l'horizon qui vient toujours trop vite à nous, surtout quand on court vers l'avenir!
Alors, s'il vous plait, si vous venez un jour, le dernier jour, pas de fleur sur le marbre, et pour...couronner le tout, les cadavres de bouteilles vides en guise de pot de fleurs. Quant à la religion, j'ai fait une croix dessus. J'opte de préférence pour une quête plus spirituelle: la recherche du bon mot!
"Evoquez sa postérité c'est faire un discours aux asticots" soulignait joliment Ferdinand Céline (l'inventeur de la célèbre marque de Haute Couture). Un homme qui savait en découdre avec la littérature. Et bien je préfère la poésie en verre, single malt, 18 ans d'âge...mental! Toujours un peu vert, malgré mes années de barriques. Je n'arrive pas à vieillir, tout juste à murir, sans parvenir toutefois à entamer mon indécrottable appétit de vivre et cet enthousiasme débordant qui n'est, croyez-moi, pas de tout repos.
Pour doubler le rythme et m'enterrer plus vite, j'ai fumé abondamment tout ce que Cuba savait produire de plus divin sur Terre, préférant les doubles coronas histoire de cultiver mes problèmes coronariens. Je me suis parfois perdu dans les volutes de mes propres illusions, mais j'ai toujours retrouvé le cap du bonheur d'aimer.
Alors, quand l'après-dernier jour sera venu et que je serai parvenu aux paradis des buveurs insensés et des fumeurs invétérés, habitant éternel de l'espace étriqué, juste sous Saint-Pierre tombal, à la droite de Dieu (la place du mort) je vous autoriserai à venir me solliciter, ne serait-ce que pour me demander du feu, ou un dernier vers...pour la route. Le mot de passe ? "Esprit, es-tu las ?". Le corps est l'être quand l'esprit est la lettre. Finalement, les paradis artificiels nous ouvrent les plus grandes vérités et descendent les ponts levis qui nous invitent à la rencontre de nos somptueux abysses. J'ai trouvé cela dans un Macallan de 25 ans d'âge. Mais où Dieu va-t-il parfois se nicher, lui qui comme moi, est un fumiste de hasard. (pardon ! un fumeur de havane!). L'esprit a ceci de commun avec la cocaïne, c'est qu'il se consomme par trait. Alors que la Marie Jeanne se consume par courbe. Cuba est au fumeur de Havane ce que La Jamaïque est au rouleur de pétard. Mais l'essentiel n'est-il pas ce petit joint qui unit les hommes et les Dieux ? Bon, j'arrête! J'enterre le Hasch de guerre et retourne à ma laïcité amoureuse...
A la vie... a l'amor;-)
Un dernier verre ?
Amène...
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