Il est sur terre deux races d’hommes.
La première (d’un nombre étouffant), se contente d’assouvir les besoins élémentaires de l’existence. Les préoccupations matérielles, les soucis familiaux bornent son champ. L’amour, parfois, y projette son ombre, mais strictement égoïste et ramené à l’échelle du reste.
L’autre race, quoique soumise au joug de la faim, du plaisir charnel et de la tendresse, porte plus loin et plus haut son ambition. Pour s’épanouir et simplement pour respirer, elle a besoin d’un climat plus beau, plus pur et spirituel. Il lui faut dénouer les limites ordinaires, exalter l’être au-delà de lui-même, le soumettre à quelque grande force invisible et le hausser jusqu’à elle. La pauvreté de l’homme la blesse, la désespère. L’inaccessible seul l’attire comme le rachat et la victoire sur l’humaine condition.
Extrait de « Mermoz » par Joseph Kessel
Crédit photo: Salgado
C'est tellement ça, c'est tellement vrai, oh Kessel, pourquoi es-tu mort avant de fumer une pipe avec moi dans une tente berbère à la frontière algérienne ? Puissais-je te réveiller en relisant tes textes...Merci pour cette nouvelle envie, la Pie, envies qui me font fondre avec l'arrivée exubérante du printemps
Rédigé par : marina | 18/03/2005 à 16:22
C'est tellement ça, c'est tellement vrai, oh Kessel, pourquoi es-tu mort avant de fumer une pipe avec moi dans une tente berbère à la frontière algérienne ? Puissais-je te réveiller en relisant tes textes...Merci pour cette nouvelle envie, la Pie, envies qui me font fondre avec l'arrivée exubérante du printemps
Rédigé par : marina | 18/03/2005 à 16:19
clap clap clap, jusqu'au bout je me suis dit "ce mec écrit génialement"... je reviendrais me prendre au "je"...
Rédigé par : nico | 17/03/2005 à 22:28
Bravant l'interdit, je commente ...
Etouffant de vérités cet extrait.
Tant d'agitations inutiles alors que l'essentiel est là, à côté.
Me tromperais-je sur la révélation d'une sourde révolte ?
Rédigé par : Moleskine | 09/03/2005 à 12:52