Le monde de l'Internet, dans lequel j'évolue depuis maintenant dix ans, ne cessera décidément jamais de me surprendre...
J'ai découvert un site consacré exclusivement aux WC du monde entier ! Yes, les Water Closed... Allez, le voir cela vaut le déplacement comme ils disent au Michelin. Un site trois étoiles, drôle et impertinent, sur un sujet tabou que l'on fréquente tous pourtant assidument.
Alors, en hommage à ces gens qui ne se prennent pas au sérieux et qui voient l'humanité par le petit bout de la lorgnette, voilà un petit texte écrit il y a quelques années sur un drôle d'accessoire, dont le maniement reste malheureusement trop ignoré: le balai à chiotte !
Le balais à chiotte attend inflexible la sollicitation du client indélicat, figé tel un domestique en sa servile rectitude.
Inexorablement planté entre l’huis et la plainte, coiffé en brosse comme le vigile de la propreté, le militaire de corvée aux cheveux courts et idées drues.
Raide et vulgaire, discret et impassible, il patiente dans l’ombre d’un cabinet de toilette, tout entier dédié à son unique vocation de fouille merde, de « reluiseur de cuvette », espérant qu’on vienne l’extraire de son récipient fangeux, pour le plonger dans l’eau claire d’un « vécé ».
Tournant sur lui-même, grattant, récurant en une suite de mouvements circulaires, décapant, frottant et nettoyant avec la conscience aléatoire que lui impose son bras droit, il polit la blanche faïence pour la débarrasser de sombres et douteuses traînées de fiente.
Il existe chez les balais à décrotter une subtile hiérarchie, non pas que leur rang provienne d’une quelconque particule de noblesse ou que leur appartenance à une maison de haut standing permette d’en déduire le moindre lien aristocratique. Le distinguo qu’il convient d’effectuer entre les différentes brosses à récurer les étrons ne se fonde donc pas sur une lignée ataviquement transmise de balais en balais tout au long des générations – puisque comme chacun sait les plumeaux à caca ne se reproduisent pas !