Paris, le 11 décembre 2004
Quelques mots qui s’accrochent encore au seuil d’une gueule de bois…
Mes chers amis,
Comment vous dire ? Moi qui est toujours eu la plume facile, le verbe haut, l’envolée lyrique, vous m’avez cloué le bec comme un cormoran mazouté un jour de tempête en Bretagne. Inimaginable cadeau que vous venez de me faire… J’ai lu vos mots jusqu’à cinq heures du matin. Il était cinq heures. Paris s’éveillait et je n’étais désormais plus tout à fait le même. J’en balbutie encore. Je sens les yeux s’embuer, mais à l’approche des quarantièmes rugissants on sait maîtriser le vague à l’âme qui monte sur tribord. Quelle émotion ! Quelle idée ! Comment vous remercier et ciseler des phrases qui seraient à la hauteur de ce que je ressens ?
P 3 … Touché
I 1 … Touché
E 4 … Coulé !!
Fastoche la bataille navale de l’amitié !
Dans le mille, du premier coup… Volatilisé ce drôle d’oiseau, en plein vol, avec sa superbe et son assurance, du haut de ses quarante printemps. Ball trap de mots, projectile en plein cœur, chute libre vers une émotion si forte qu’elle reste encore ce matin si mystérieuse et captivante. Et plouf !!! « Un homme à la mer… »
Quelle idée ! Quel cadeau ! Quel effort de votre part ! J’en suis consterné. Et je me saoule de vos mots, de vos clins d’œil, de vos illustrations et dessins, de vos photos.
Si un jour je rencontre un homme sur le parapet d’un pont ou en larme au pied d’un réverbère, je lui offrirai un livre, celui de mes quarante ans pour qu’il reprenne espoir, qu’il voit ce qu’il n’a pas encore connu et ce qui lui reste à vivre.
Passionné de mots, ciseleur de phrases, plumitif du dimanche qui sort son stylo comme on sort son automobile, pour aller faire un tour ou découvrir un petit coin de paradis, je rêvais depuis tant d’années d’écrire un livre. Bien joué ! Vous m’avez pris de cours, pris à mon propre piège, doublé dans mes velléités d’écrivain. Et quel livre ! Je vous jure que je n’en reviens toujours pas.
Ce matin la gratitude c’est comme la confiture, ça dégouline par les trous de la tartine. Je m’en pourlèche les babines. Quand on a vécu cela, on a tout vécu ! Ou alors les prochains quarante ans promettent d’être sacrément émouvants et riches…Il va falloir que j’attache ma ceinture. D’accord ! je la boucle ;-))
Cette soirée est passée à la vitesse d’un éclair supersonique qui se cristallise durablement dans le ciel somptueux de 40 années passées à toute berzingue. Cela dure l’instant d’un flash de paparazzi et se fige en ma mémoire pour toute une moitié de vie. Je vous le promets !
C’est cela la photographie : un éclair durable. Une pierre dans l’œil. Un fragment de météorite que l’on métamorphose en souvenir pour s’adjuger le lointain et voyager plus léger.
Marc Riboud, grand photographe, disait : « photographier c’est vivre au 1/125ème de seconde ».
Et bien j’ai sacrément photographié hier soir. ..
Je m’éveille avec des rouleaux de pellicules argentiques, des méga octets de pixels plus sublimes les uns que les autres. Ce matin, je suis dans la plus grande exposition photographique au monde, des couleurs plein la tête qui virevoltent et me proposent un portrait de l’amitié en kaléidoscope. Vous fûtes tous sublimes, si importants, si présents.
Bien sûr, mes premiers remerciements vont à Carine. Ma plus grande amie, mon meilleur copain, femme orchestre de mes moments de joie, éditrice en chef de ce recueil qui se transforma en un écueil sur lequel je m’échouai, avec un total consentement, brisé de bonheur sur les récifs de l’amitié. Elle est ma complice, mon ombre si souvent, la meilleure associée qu’un entrepreneur puisse rêver d’avoir à ses côtés. Je laisse à d’autres le soin de parler de la maman superbe qu’elle ne manque pas d’être et de la compagne fidèle qui sait apaiser un homme qui se brûle à la lumière de la notoriété. Je vous souhaite à tous de croiser un jour une femme si exceptionnelle. Pour moi c’est déjà fait ! Il me reste juste 40 ans pour en trouver une qui souhaiterait m’accompagner dans les combats somptueux qu’il me reste à gagner dans ma vie privée… A bon entendeur…
Mes remerciements glissent lentement sur chacun de vos visages, sur les noms de ceux qui ne purent être présents, mais qui me témoignèrent à leur manière leur attachement, tirant sur ce petit fil de soie, si ténu, qui nous unit et qui relit l’âme et le cœur de ceux qui se savent essentiels. Je vous remercie de vos cadeaux, de ce livre, de ces plats, de vos tissus, de Cartier-Bresson, de vos dédicaces, de votre passage parfois fugace mais sincère, de vos rires, et de vos encouragements.
Je ferme les yeux et vois tous vos visages. Les vieux loups de mer, baroudeurs au long cour d’une amitié déjà ancienne, scellée par tant de bouteilles dégustées jusqu’à l’ivresse de se savoir ensemble.
« Non Jeff, t’es pas tout seul !! »
Les nouveaux amis, et ceux qui ne le sont pas encore, parce qu’il manquent les cicatrices communes ou les heures passées à vaincre l’adversité, mais ils en ont les qualités humaines et cette noblesse de cœur si indispensable.
Il y a cette poignée d’hommes et de femmes qui ont accepté d’unir leur destin professionnel à une idée un peu folle, à cette volonté de changer le monde par le petit bout de la lucarne, en commençant par modeler de nouvelles façons de regarder le monde qui nous entoure. Je leur adresse mes plus fidèles remerciements et leur promets de rudes et belles batailles. J’ai la certitude que nous allons parvenir à bâtir ensemble une entreprise originale et lumineuse. Ils contribuent chaque jour à inventer une aventure qui n’a jamais été imaginée ou réalisée avant nous. Ce devra être notre point de fierté et l’autel de nos plus grands espoirs. Merci de vos heures à mes côtés ! Vous le savez aussi bien que moi désormais : le chiffre 40 mène au Paradis ;-)
Je remercie tous mes potes entrepreneurs qui étaient là ce soir : Mihai, Patrick, Pierre, Edouard, Hervé, Pierre-Yves (qui était présent à mon esprit et dans ses mots), Michel, Francis, Christophe … Loïc, Patrice, Jacques, Raphaël, Frédéric qui n’ont pu venir. Et puis François, Vincent, Paul et les autres…
J’ai beaucoup d’admiration pour ces êtres qui imaginent d’improbables entreprises, emmènent dans leur sillage des équipes d’aventuriers, partent conquérir des marchés, comme on partaient jadis découvrir des continents. Poussés par un inextinguible désir de victoire, combatifs en diable, risque-tout du quotidien, parfois inconscients, souvent insouciants, ils développent leurs entreprises avec panache et opiniâtreté. C’est devenu si rare que je suis surpris de vous savoir aussi nombreux à mes côtés. A croire que le vieux dicton : « qui se ressemble, s’assemble… » a encore de beaux jours devant lui. Merci à ces hommes rares, un peu fous, certainement. Il faudrait que je pense à mettre quelques fonctionnaires dans mon carnet d’adresse. Promis ! Mais j’avoue avoir un faible, et vous l’avez bien compris, pour les gens qui créent de la valeur. Sans doute transforment-ils, tels des alchimistes de l’humain, leur valeur personnelle en valeur sonnante et trébuchante… Qui sait ? En tout cas je souris à l’idée que cette soirée aurait pu s’appeler : A pie, baba et les 40 valeurs…
Je sais c’était osé. Je l’ai fait. A quarante piges on peut tout se permettre, isn’t it ?
Bon, il va falloir que j’aille délivrer mon mangeur de choco BN des bras ouatés de sa baby-sitter. Je file donc en vous tirant une fois de plus mon Panama pour cette soirée à Paname. Ce fut bon, ce fut réconfortant et plein de vie. Je porte un toast avec mon Alka Seltzer à votre existence, à notre amitié, à mes quarante prochains printemps. Tchin !
Merci les amis !
Fred
Pour qq qui “a toujours eu la plume facile, le verbe haut, l’envolée lyrique…” dommage qu’il y ait cette faute dès la deuxième phrase. “Moi qui ai…” et non “Moi qui est…”, faute d’inattention car dans l’ensemble c’est plutôt pas mal écrit… mais quand même il y en a 2 ou 3 autres.
Rédigé par : marcel | 21/01/2005 à 23:32
désolé de ne pas avoir pu être des votres, Hambourg était visiblement beaucoup moins fun...
Rédigé par : Loïc | 12/12/2004 à 22:55
Cette incroyable charge émotionnelle et ce bonheur sublime que tu as reçu en un soir, tu nous le distilles à tous chaque jour. On récolte ce qu'on sème, bien fait pour toi :) Cette soirée était inoubliable pour nous aussi, merci encore !
Rédigé par : Mihai | 12/12/2004 à 19:27
Chouette, vous êtes revenu. Bonne anniversaire à vous. Mes meilleurs voeux de réussite et de bonheur vous accompagne pour cette deuxième longue vie.
Rédigé par : Patricia | 12/12/2004 à 17:57
Ce dut être une belle soirée! Vive l'amitié et longue vie à vous...
Rédigé par : Charles | 12/12/2004 à 12:19
... tu n'as que ce que tu mérites. Notre talent est le tien et réciproquement.
E
PS.: d'autres photos : http://mry.blogs.com/photos/mise_en_quarantaine/index.html
Rédigé par : Mry | 12/12/2004 à 11:51